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Ong-Bak

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les avis de Cinemasie

12 critiques: 2.44/5

vos avis

69 critiques: 3.24/5



Xavier Chanoine 1 Quand Besson s'amuse à la console...
Ordell Robbie 0.5 Coup de Pied dans l'Eau
MLF 0.75
Marc G. 0.75 Tony Jaa est une brute, Le scénariste non
Junta 3.25 Une belle démo mais un piètre film avec des longueurs inexcusables.
jeffy 4.25 Un nom à retenir
Ghost Dog 3.5 Réjouissant
François 2.75 Un artiste martial prometteur, mais un film beaucoup trop poseur et répétitif
Elise 4.5 Fantastique !
drélium 3.25 Beeeeeeuuuuuuaaaaaaarrrrrrrr !
Astec 3.25 Mouais thaï ?
Alain 1.5
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Quand Besson s'amuse à la console...

Autant prendre un clown et lui faire faire des cabriolles sur 1h30, le résultat sera identique. Ah, autre chose, les clowns font rire les gosses, de même qu'avec ce petit Thaï qui, certes puissant dans ses acrobaties, s'avère être tellement marrant de par son interprétation risible (interprète t-il vraiment quelqu'un?) et ses mimiques grotesques. Luc Besson à la prod, quoi de plus logique que d'accompagner cette infâme raclure de fond de chiotte d'un esprit banlieu et rebelle. Le film vaut le coup d'oeil uniquement pour son montage nerveux et par le style de Toni Ja. Mais vu que je ne suis absolument pas fan de "combat un point c'est tout", c'est avec un ennuie profond que j'ai suivi lors d'une belle après-midi cette catastrophe chez un pote. Réal' au raz des pacrêtes, je-m'en-foutiste jusqu'à l'écoeurement pour le spectateur, du moment que Ong Bak remplit son quota de torgnoles. C'est ça le renouveau du cinéma d'arts-martiaux moderne? Esthétique : 2/5 Musique : 0.5/5 Interprétation : 0.5/5 Scénario : 0.5/5 Les + : - Les coups ont l'air de faire mal...ont l'air hein... Les -: - A peu près tout ce qu'on attend d'un film.

19 juin 2006
par Xavier Chanoine




Coup de Pied dans l'Eau

Pourquoi faire une critique de Ong Bak à partir d’un visionnage sans sous-titres ? Parce que :

1) Ce n’est pas sur son scénario et ses dialogues que le film s’est fait sa réputation.

2) Il n’y a pas vraiment besoin de sous-titres pour saisir les enjeux des situations et la progression générale de l’intrigue.

3) A la lecture du pitch on se dit qu’un scénario écrit n’était pas vraiment la priorité des « auteurs ».

Une fois ceci posé, le visionnage de Ong Bak en l’état ne permet pas de souscrire au buzz qui s’est construit autour du film depuis sa présentation au Marché du Film à Cannes cette année, le rajoutant plutot dans la liste des baudruches cannoises dégonflées qui comprenait déjà Sympathy for Mr Vengeance. Certes, les capacités physiques de Panom Yeerum sont impressionnantes à l’heure où les artistes martiaux de l’age d’or hongkongais se paient une retraite dorée sous le soleil californien. Mais de bonnes capacités sportives ne suffisent pas à faire un film digne de ce nom, surtout que si Panom Yeerum a un certain charisme il n’a pas une présence suffisante pour pallier de gros défauts cinématographiques, le genre de présence d’un Bruce Lee. Peut-être aussi parce qu’il donne l’impression de forcer dans le registre enragé où excellait le Petit Dragon. Si la photographie du film est d’un superbe orangé, reste que le film manque cruellement d’une direction d’acteurs, chacun en rajoute gratuitement dans l’emphase, dans la gueulande beauf et le tout est aussi maitrisé qu’un Versus ou un Volcano High. Le jeu des acteurs blancs donne notamment envie de réévaluer à la hausse les prestations de certains gweilos hongkongais. Sans parler de l’arbitre et de combattants dont l’allure et les attitudes vulgaires (gros black en cuir flashy, gros hardos, bastonneur de Fight Club du pauvre, combattant à la coupe en hérisson) font passer celle des catcheurs de Black Mask 2 pour du flegme britannique.

Question mise en scène, celle du film est le plus souvent sans style personnel tout en ayant le mérite de la visibilité dans les combats mais malheureusement parsemée de quelques mouvements de caméra trop brusques ou d’accélérations clippeuses. Le montage des combats n’arrive jamais à trouver le bon rythme. Le premier combat sur le ring sombre dans une tentative de virtuosité peu inspirée. A l’instar d’un grand nombre de cinéaste coréens, le réalisateur semble avoir vu et avoir mal digéré les cinéastes virtuoses, offrant plus de l’épate visuelle lorsque la caméra tente des mouvements un peu originaux. La mise en scène insiste trop lourdement pour montrer que ce sont de vrais coups bourrins qui font bien mal, bref pour montrer que ce n'est pas du simulé. Quant au score, ça oscille entre du new age mièvre et une tambouille techno insupportable. Dommage car le coté « débrouille » de certaines idées (l’usage de la scie lors d’un combat voire de poudres pour déstabiliser l’adversaire) évoquerait le meilleur de la série B d’action made in HK de la grande époque. On peut alors rapprocher Ong Bak du cas Shiri qui eut son petit buzz en son temps : dans les deux cas, il s’agit d’exploiter de façon opportuniste le vide laissé par la fuite des cerveaux du cinéma de genre hongkongais (pour le film d’action dans un cas, le film d’arts martiaux dans l’autre d’une certaine manière) afin de récupérer leur public. Mais un Police Story ou une production D&B avaient toujours une mise en scène un minimum correcte et une direction d'acteurs digne de ce nom.

Ong Bak ressemble plus à un direct to video pour amateurs de grosse baston qu’à une série B d’action qui serait au moins correcte. Si le muay thai offre un potentiel spectaculaire intéressant, ses chefs d’œuvre restent encore à faire.



17 juillet 2003
par Ordell Robbie




Un nom à retenir

Tout le film peut se résumer en un nom: Phanom Yeerum, il n'y a que lui à voir mais ca vaut le coup d'oeil. Le réalisateur se permet de nous faire patienter 30 minutes avant de commencer à nous montrer de quoi Phanom est capable, pas même une petite scène pour la mise en appétit, pour un film de ce type c'est courageux. Si les combats sont incontestablement le point fort du film, il ne faut pas sous-estimer les scènes de poursuites et les cascades qui mettent peut-être encore plus en valeur les qualités sportives de Phanom qui surpasse le Jackie Chan des années d'or tout en lui rendant hommage. Avec ce film, a l'instar des des acteurs, on en prend plein la gueule et c'est tant mieux. J'attends le suivant avec impatience.

05 octobre 2003
par jeffy




Réjouissant

Sans surprise, Ong-bak fut le film d’action événement du Panasia 2004, remportant haut la main la récompense de sa catégorie devant une sélection globalement médiocre (Tube, Yesterday) et suscitant le plus d’intérêt chez des spectateurs bluffés aussi bien par la démonstration de muay thai sur scène de Tony Ja que par ses performances à l’écran. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours que l’on assiste en direct à la naissance d’un nouveau Bruce Lee ou Jet Li, probablement L’acteur martial de demain, repéré par Besson et probablement déjà en route vers Hollywood. Ce n’est pas non plus tous les jours que l’on voit un petit actioner si bien foutu, dont l’intrigue basique a au moins le mérite de s’appuyer sur les traditions de son pays, la Thaïlande, au travers d’un concours de grimper à l’arbre assez poétique ou de superstitions villageoises encore ancrées dans le quotidien de millions de personnes, et dont les scènes d’action sont spectaculaires et filmées avec une grande fluidité. Le ton humoristique de l’ensemble apporte une touche attachante bienvenue poussant à revoir ce film lors de sa sortie DVD Z2 à la fin de l'année 2004 et permettant de fermer les yeux sur certaines facilités (Tony se retrouve comme par hasard sur le ring, les ralentis multi-angles font parfois « regarde comme c’est impressionnant mon gars »,…).

12 avril 2004
par Ghost Dog




Un artiste martial prometteur, mais un film beaucoup trop poseur et répétitif

Alors le voilà, le fameux Ong Bak, avec le nouveau Bruce Lee, la relève de Jet Li et Jackie Chan. Il faut dire que Panom Yeerum est en effet très impressionnant physiquement parlant. Simplement, autour de lui c'est un peu le vide, ce qui rappelle qu'un grand film d'arts martiaux ne repose pas seulement sur les capacités de son acteur principal.

D'un autre côté, il faut aussi voir que Ong Bak est après tout une série B, et un tremplin pour sa vedette. Le film est en effet plus un best of de ses capacités qu'une véritable film. On ne compte plus les ralentis pour bien montrer les actions clés sous plusieurs angles, ce qui peut devenir parfois un peu saoulant, surtout que cela se limite souvent à des coups de coude. On pense évidemment aux films de Jackie Chan, mais celui-ci le faisait plutôt une fois par film, pas plus. De même que dans n'importe quel film moyen d'arts martiaux, la réalisation est sans style (mais cadré large, ouf!), le montage et la musique anodins, rendant l'enchainement des performances de Panom sans tension, rythme ou intensité. Le début du film montrait pourtant une certaine montée en puissance, mais hélas celle-ci s'achève un peu vite. Bref, il n'y a pas vraiment de progression dans ses combats, le dernier ressemble presque au premier. Les affrontements tournent un peu trop au jeu de massacre, et quasiment sans sang en plus. Donc les coups répétés au visage, oui de temps en temps, non en permanence.

Ne parlons pas de la bande son, rentre-dedans au possible et manquant singulièrement de finesse. De plus, difficile de dire si les amoureux du Muay Thai verront forcément le film d'un bon oeil, ici Panom casse la tête à tout le monde et dans tous les sens sans jamais vraiment montrer autre chose. Il y a plus derrière le Muay Thai, véritable pan de la culture Thaïlandaise (à la limite, Fighter's Blues, un film HK, est un meilleur document sur le Muay Thai, la boucle est bouclée). Mais globalement, il s'agit d'un art martial très violent, et peu de film d'arts martiaux contemporains se soucient de la philosophie de leur art...

Heureusement, les capacités hors du commun de l'acteur principal permettent de garder l'attention. Que ce soit dans un style très direct (à la Bruce Lee), très aérien (à la Jet Li ou Yuen Biao) ou en utilisant les décors (à la Jackie Chan), le jeune Panom montre une belle variété de mouvements, le tout avec une fluidité et une force assez impressionnante. Le film utilise des mouvements bien plus variés et spectaculaires que ceux utilisés en compétition de Muay Thaï, avec notamment beaucoup plus de coups de pied hauts (et le bougre sait les donner). Le mélange est d'ailleurs un peu étonnant parfois, avec des premiers coups très directs et violents, puis ensuite des coups de pieds très aériens, mais dont l'efficacité est bien moindre. Bref, on dirait qu'il récite un peu tous les coups qu'il peut faire, que ce soit dans un style ou l'autre. Bien utilisé dans un film d'arts martiaux fait par des spécialistes, il serait surement encore plus impressionnant. De là à le considérer comme le nouveau Bruce Lee, il faut tout de même être prudent, son charisme reste tout de même lié intimement à ses capacités physiques, et il faut voir si son style tiendra la distance. Mais il est évident que ses débuts sont prometteurs.

Au final, Ong Bak va évidemment faire son petit bonhomme de chemin chez tous les fans d'arts martiaux, avec son mélange d'acrobaties et de violence, et son acteur ultra-spectaculaire. Il faut maintenant voir ce que cet acteur sera capable de produire dans un vrai film qui saura l'utiliser dans un récit moins tape-à-l'oeil et plus construit. Parce qu'ici, on se passe le film une première fois, et ensuite on saute de scène d'action en scène d'action sans que l'enchainement n'ait aucune importance. Comme un best-of, en bref.



17 juillet 2003
par François




Fantastique !

Grosse bombe thailandaise, Ong Bak fait sortir Tony Jaa de nul part et lui donne une grande occasion de briller dans le monde entier, merci à Luc Besson, amateur de spectacle et de bande musicale d'une nullité imperfectible. Outre cette bande originale honteusement trafiquée pour la distribution internationale, il faut se rendre à l'évidence que Ong Bak est un spectacle hors norme tellement les artistes martiaux (à ne pas confondre avec des acteurs...) vont très loin dans les combats, portent leurs coups, font des pirouettes démentielles et se relèvent (pas tous mais Tony se relève, lui). On peut toutefois regretter la tonne de ralentis qui rendent les scènes un temps soit peu narcissiques et agaçantes, mais cela permet de voir à quel point les combats sont extraordinaires. Donc, finalement, le film ressemble plus à une video promotionnelle de Tony Jaa et ses scènes d'actions qu'à un film, mais ca marche et on prend réellement notre pied. Contre toute attente, il a encore réussi à aller plus loin dans l'action avec Tom Yum Goong, mais c'est quand même un régal de revoir Ong Bak des milleirs de fois.



04 novembre 2006
par Elise




Beeeeeeuuuuuuaaaaaaarrrrrrrr !

Voilà, ça c’était pour le scénario, les dialogues et le niveau intellectuel de l’ensemble. Au moins c’est rapide.

Beeeeeeuuuuuuuaaaaaaaarrrrrr aussi

Celui-là est pour les combats mais mérite une traduction un peu plus approfondie car bien plus chargé en signification que le premier. Faisons le point, ce sera plus simple :

LA SCENE D’OUVERTURE : très spirituelle. Elle veut nous signifier que les cascadeurs ont mal choisi leur film ou au contraire qu’ils sont pile là où il faut selon leur propension masochiste à aimer se jeter du haut d’un arbre, percuter quelques branches au passage pour finalement s’écraser à terre comme des bouses. Globalement, cette scène montre que les cascadeurs ne sont pas là pour rire mais pour souffrir.

Puis, après 35 minutes de profondeur scénaristique remarquable,

LA PREMIERE COURSE POURSUITE DANS LES RUES : la plus belle scène du film. Pas de doute, Panom YEERUM est un athlète expert du 1 km haies. Il franchit tous les obstacles avec une classe superbe et 2 ou 3 ralentis viennent à chaque fois montrer à nouveau l’exploit histoire qu’on ait bien saisi le mouvement. Du jamais vu niveau capacités physiques (et non pas martiales). De plus, cette scène est agrémentée des premières prouesses de "lattage" en règle dont est capable le bonhomme et elle s’enchaîne directement avec la suivante.

LE TOURNOI : la scène la plus jouissive, le Bloodsport du XXIème siècle. Une galerie de teigneux dont le premier, un hardos, va titiller avec finesse la susceptibilité de Panom YEERUM pour qu’il daigne se battre (le sage ne se bat jamais si la situation ne l’exige pas, grand précepte cher à JCVD et Bruce Lee). Kicks circulaires bestiaux, coups de genoux, coups de coudes sur le haut du crâne, les percussions n’ont jamais été aussi réalistes. Décidément, les cascadeurs méritent largement leur paie dans ce film. La scène se termine avec un dingue à la technique inégalable qui consiste à balancer tout ce qu’il y a dans la pièce : chaise, table, assiettes, enseigne lumineuse, , frigo, filles, etc. La violence de l’ensemble est sans commune mesure avec tout autre film. Jamais je n’ai entendu autant de "Oouooow !" devant une scène de baston.

LA POURSUITE EN POUSSE POUSSE : remix en forme d'hommage ouvertement destiné à Luc Besson pour titiller plus encore son intérêt. Du Taxi à Bangkok sympathique et nerveux, voir énorme, qui se termine sur une section d’autoroute en construction. Tiens, tiens...

LE COMBAT CONTRE LE BRAS DROIT DOPÉ : à partir de là, faire beau n’est plus du tout la priorité. La priorité, c’est faire mal. Serait-ce le but du muay thai au cinéma ? Les deux protagonistes se tapent dessus comme des enragés sans bouger d’un poil. C’est à qui tombera le premier.

L’ESCAPADE AVANT LA SCENE FINALE : encore quelques beaux petits moments de l’athlète dans ses oeuvres mais la motivation et l’originalité ont dit "Bye Bye". On retrouve quasiment les mêmes mouvements du début qui ne sont déjà plus aussi originaux. C’est très fort athlétiquement parlant avec des impacts bouleversant de précision et de violence mais tout est axé sur cela et la surprise n’est déjà plus la même aidée en cela par un scénario à valeur de somnifère et une caméra étrangement moribonde.

LA SCENE FINALE : l’apogée du film bourrin. Les cascadeurs s’en prennent encore plein la tête avec ralentis à nouveau genre "oui, oui, ils s’en prennent bien plein la tête !". Un bâton puis des Tonfas viennent leur faire encore plus mal. Un combat dopé des deux côtés (cette fois-ci) clôture la cérémonie. Une belle grosse tête de Bouddha délivre son message final de paix : Ce n’est pas bien de se battre...

Pas étonnant que Luc Besson ait eu l’idée de produire Ong Bak pour sa sortie prochaine en France car au delà de la star en devenir Tony Jaa (et oui, il a déjà changé de nom pour faire plus cool), c’est tout à fait du niveau d’un Taxi. Il y a d’ailleurs beaucoup de similitudes comme le personnage comique qui n’a rien demandé à personne, la copine débrouillarde, la course poursuite, et puis le rythme, la structure, etc, bref presque tout... Avec un bon poil de Bloodsport du XXIème siècle et des sauts Yamakasi, et voilà. Toujours beaucoup plus impressionnant qu’une production Besson mais déjà rabâché au sein même du film alors que c’est la première réelle apparition du Muay Thai. Combien de coups de genoux et de coups de coudes similaires sont répétés dans ce film ? c’est énorme. Du pur bourrinage très violent mais sans aucune substance annexe. De plus, en parfait accord avec Astec, le manque d'âme cruelle de la caméra se fait largement sentir. Héros et cascadeurs sont au top mais le show a quelque chose de poussif au final.

Néanmoins, Ong Bak reste le film de castagne le plus bourrin de tous les temps qui se doit d'être vu par tous les amateurs pour la performance de Tony et plus encore des cascadeurs. Assurément un futur gros carton.

02 mars 2004
par drélium




Mouais thaï ?

Pas facile de faire une critique de Ong Bak à chaud, comme ça, parce que si il y a une chose de sûre c’est que le film délivre quand même sa dose de testostérone et on peut comprendre que le spectacle fasse bouillir le sang des plus enthousiastes, quitte à générer des comparaisons parfois bancales chez les plus « fans » d’entre eux... Le film de Prachya Pinkaew pose donc beaucoup de questions, ce qui est déjà en soi un mérite (certains diraient une victoire).

Car oui Ong Bak est bien l’« actioner » bourrin promis par les images entrevues sur le net ces derniers temps. Oui on y retrouve, si ce n’est l’esprit, du moins le corps d’un art martial rarement (jamais ?) montré de façon si spectaculaire au cinéma. Et oui encore, Ong Bak permet de découvrir un nouvel artiste martial en tant que premier rôle assumant lui même des cascades dangereuses. Ong Bak est effectivement tout cela, pas moins et surtout pas plus. Passons sur un scénario qui n’est manifestement pas le point fort du film puisque après tout une série B, de castagne qui plus est, n’est pas dans l’obligation de nous fournir un script solide à défaut de génial, même s’il est toujours mieux d’avoir un peu bossé cet aspect là car n’est pas Bruce Lee qui le veut. Passons également sur la qualité globale de l’interprétation (d’autant plus que nous n’avons pas encore les sous-titres) qui n’est pas nécessairement un critère disqualifiant dans le cadre « bourrin », surtout lorsqu’il s’agit d’un premier film d’un nouveau genre (muay thaï « pian » ?) issu d’une industrie du cinéma naissante. Et puis ne soyons pas en reste avec une bande son offrant certes des mélodies agréables (genre music thaï world ?), mais maladroitement utilisées car quasi omniprésentes dès que ça bouge un peu. Passons d’ailleurs sur toutes les faiblesses plus ou moins flagrantes situées dans le champ du récit « classique », bien que contrairement à un Versus ou un Black Mask 2 jouant la carte de l’humour auto parodique, Ong Bak se regarde au premier degré. Il nous reste donc les scènes d’action et de combat.

Bon, c’est vrai, là on est en droit de se demander où se trouve la part de cinéma dans tout ça puisque l’essentiel a été évacué. Ben normalement dans les scènes d’action justement, dans leur mise en scène, dans leur dimension cinématographique et aussi dans le spectacle de la prestation de l’acteur principal. Sur ce dernier point Tony Ja prouve énormément, en particulier sur ses capacités athlétiques (il marche vraiment sur la tête des gens) et sa témérité qui nous renvoie, à juste titre, à une époque HK aujourd’hui révolue. Mais sa prestation est desservie par une réalisation poussive attestant de l’absence d’une certaine expérience dans le cinéma d’action -surtout lorsque le film lorgne du côté de HK, comme dans les scènes « à la Jackie »- et d’un réel regard derrière la caméra, d’un projet de cinéma séduisant pour ce qui touche à la partie purement martiale. Ainsi toute la course poursuite à pied, où Tony Ja fait une démonstration de son habileté « jackiechanesque », est-elle conçue comme un jeu de plateformes dont les obstacles se présenteraient de façon trop ouvertement « artificielle », comme posés là exprès. Bien entendu c’est aussi le cas dans les films de Jackie Chan, mais à la différence qu’un réel travail de mise en scène est perceptible dans l’élaboration des cascades, prenant garde d’amener les situations de la façon la plus naturelle qui soit, évitant de poser des éléments de décors visiblement placés pour servir d’appuis, générant de l’humour par la cascade et non par sa parodie en « temps réel »... Autant, mais tout de même moins parce que c’est une première, pour la poursuite en tuk tuk qui aurait gagnée en force à la présence d’une petite circulation (même « fausse ») et de quelques passants supplémentaires sur les trottoirs ici ou là. C’est le genre de détails de mise en scène qui gâche un peu une réelle performance de cascades nous offrant tout de même, au passage, une (vraie) explosion de tuk tuk (encore une première) à faire pâlir les sons et lumières numériques hollywoodiens.

Si l’aspect action souffre de certaines carences à même de limiter l’immersion du spectateur pointilleux (l’expérience vient en expérimentant ne dit-on pas ? ...ah, on ne le dit pas...), les scène de combat font montre d’une mise en scène cohérente avec la dimension « bourrine » du film, à savoir l’intention de nous montrer qu’ « ils ne font pas semblants » (les acteurs et les doublures), ou si peu. D’où effectivement une utilisation un peu trop poussive des ralentis qui tendent, à terme, à amoindrir l’impact de certains mouvements spectaculaires et qui en multipliant parfois les angles de vues font l’effet d’un bullet time du pauvre se substituant au regard du chorégraphe et/ou du réalisateur... D’où également la présence d’une caméra « témoin » car se contentant avant tout de capter le mouvement en question de la « meilleure » façon qui soit. Mise en scène cohérente donc, mais absence de chorégraphies, de l’idée même de chorégraphie (et de tout ce que cette dernière induit en terme de « raffinement » visuel, à défaut d’autre mot...) telle qu’historiquement pratiquée à HK. En guise de chorégraphies nous avons surtout une succession de coups spectaculaires, beaucoup (trop ?) de coups de genoux et de coups de coudes sautés (des 180, des 360, des 540 ( ?), des 720, des 1000...), des coups avec les jambes en feu, en sortant de l’eau, en cassant des éléments du décors... Bref, un best of de mouvements « casse-gueule » liés entre eux par des séries de violents low kicks/middle kicks/high kicks et autres « kicks kicks » dans les gencives. Les adversaires du héros hurlent comme des combattants UFC passant en prime time aux US à la place du catch et pendant ce temps le réalisateur suit le mouvement, ne le créant pas, ne le magnifiant pas non plus, ne jouant pas de nos perceptions, ne jouant pas de l’espace « scénique », ne jouant pas de la personnalité physique de son acteur, ne nous offrant pas son regard, sa touche, son style. Le réalisateur enregistre au mieux les évènements, un peu comme un « beatem’all » dans les jeux vidéo ou le personnage progresse à la Street of Rage, sortant des coups spéciaux à un rythme métronomique. Si projet chorégraphique il y a dans Ong Bak, il est à l’image de son principal argument de séduction, tout entier concentré dans la violence de ses combats (le côté bourrin) et dans la volonté maladroite d’en remonter athlétiquement (les flips à foison), mais surtout pas dans l’expression d’une vision à même de trouver un prolongement fécond en terme de styles et de techniques purement cinématographiques. Est-ce lié à la nature même du muay thaï, aux limites du réalisateur, au manque d’expérience de l’équipe... ? Voilà d’autres questions auxquelles devra répondre Ong Bak 2 pour que l’on sache si nous sommes vraiment en train de voir surgir un nouveau genre de films d’arts martiaux comme alternative aux films chinois (y’en a vraiment besoin ? Pourquoi pas « en plus » plutôt ?), ou bien plutôt un concurrent tardif sérieux aux « full contacts pian » si chères à l’industrie du B (et du Z) US (eux faut les remplacer par contre)...

Bilan des courses : un film plein de testostérone pour ceux qui en ont besoin, un nouvel artiste martial à suivre de près, la naissance d’un (sous)genre... peut-être, mais sûrement pas la fin du montage/découpage « créatif » des scènes de combat, pas plus que « l’actioner » ultime. Certains trouveront ça « rafraîchissant », oui, c’est une façon de voir les choses... Violent est peut-être le bon terme ?



19 juillet 2003
par Astec


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